Thierno Amadou SISSOKO, membre du bureau de l’AJPEA a fait partie du Programme Jeune Expert (YEP) de novembre 2018 à novembre 2020 dans le cadre du projet WaterWorX à la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) . Dans cette interview, Thierno revient sur deux ans de YEP. Parcourez avec lui son expérience en tant que jeune expert malien dans le secteur de l’eau!
Vous êtes jeunes professionnel dans une entreprise d’eau et d’assainissement et vous parlez anglais? Inscrivez-vous au programme YEP avec votre organisation en consultant la page https://www.yepprogrammes.com/young-experts/application-nu.
Vous travailliez déjà à la SOMAGEP avant de commencer votre période YEP. Comment êtes-vous arrivé dans le secteur de l’eau ?
Après des études en finance, j’ai commencé à travailler pour une société financière. A cette époque je m’intéressais déjà au secteur de l’eau, alors quand j’ai appris que la SOMAGEP recrutait, j’ai tenté ma chance .
Programme YEP ?
J’ai entendu parler du programme via le WaterWorX projet qui a débuté à la SOMAGEP en 2017. En tant qu’employé de la SOMAGEP, j’ai eu l’opportunité de m’impliquer car j’étais l’une des rares personnes qui parlait anglais et à cause de toutes les bonnes choses que mon collègue Aboubacar Diallo, aussi membre de l’AJPEA m’a dites sur le projet . Le DRH m’a proposé de rejoindre l’ équipe WaterWorX , où j’ai débuté en tant qu’assistant du chef de projet local. Dans cette position, j’ai entendu parler de l’opportunité YEP par les participants YEP qui travaillaient pour le projet WaterWorX à l’époque : Isabel van Klink et Aboubacar Diallo. J’étais très intéressé par le poste vacant et j’ai préparé mon offre pour faire partie du projet.
Vous avez dit que vous étiez l’un des rares dans l’entreprise à parler anglais. Comment avez-vous appris la langue ?
Tout d’abord, j’aime beaucoup la langue anglaise. J’avais l’habitude de regarder beaucoup de films en anglais et d’écouter de la musique. Cela m’a beaucoup aidé. Mais surtout après avoir commencé à travailler pour le projet WaterWorX , mon anglais s’est amélioré très rapidement !
Le Programme YEP a commencé par une période de formation aux Pays-Bas. Était-ce votre première fois aux Pays-Bas ? Quelle a été votre première impression ?
Du 4 au 8 novembre 2019, j’ai participé à la Semaine internationale de l’eau d’Amsterdam pour le compte du projet WaterWorX.
C’était ma première fois aux Pays-Bas et ma première impression a été qu’il faisait extrêmement froid, haha . C’était une belle opportunité car j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de jeunes du monde entier travaillant dans le secteur de l’eau.
Avez-vous eu beaucoup de contacts avec d’autres participants au YEP au cours des deux années qui ont suivi ?
Oui, je suis toujours en contact avec les autres participants du YEP. Je suis très proche de certains d’entre eux. Si j’ai besoin de conseils sur un problème auquel je suis confronté en ce moment, j’enverrai un e-mail à mes collègues du YEP pour demander de l’aide. Notre edition du YEP est spéciale (sur mesure), car nous travaillons tous pour des compagnies des eaux. Ceci est différent des autres lots du YEP, où les participants des secteurs de l’eau, de l’agriculture, de l’alimentation et de l’énergie sont mélangés. Dans mon édition du YEP, nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes et défis. Cela facilite l’explication de la situation et le partage d’expérience dans la résolution de problèmes. Les discussions entre nous sont toujours très utiles.
Quelles étaient vos tâches quotidiennes dans le projet WaterWorX chez SOMAGEP ?
Je suis directement impliqué dans la coordination du projet et je fais partie des équipes qui travaillent sur la réduction de l’eau non facturée pour les sociétés d’eau et l’approvisionnement en eau potable pour les personnes à faible revenu.
De quel projet êtes-vous le plus fier ?
AJPEA Mali: Campagnes de sensibilisation des branchements sociaux financés par WaterWorx.
Nous faisons de grands progrès sur le projet en faveur des plus démunis. Dans la phase 1 de notre projet, nous avons pu donner accès direct à l’eau potable à plus de 5000 ménages. A travers le projet WaterWorX, nous soutenons le programme de branchements sociaux de la SOMAGEP. Nous avons dispensé des formations et acheté du matériel pour les équipes de terrain afin d’accélérer la progression. Le prix normal d’un branchement est de 120.000 CFA (180€), mais avec le programme de branchement social, il n’est que de 20.000 CFA (30€). Mais même avec le programme, il y a encore des gens qui ne peuvent pas payer ce montant. Dans un avenir proche, nous essaierons également de les atteindre et de les soutenir en faisant don de plus de connexions.
Quel est votre plan pour l’avenir ?
J’ai maintenant mon réseau YEP et je travaille toujours sur le projet WaterWorX. Je serai impliqué dans les activités futures et je resterai actif dans l’équipe pro-pauvre du projet car c’est très important pour moi.
En repensant aux années passées, recommanderiez-vous le programme YEP à d’autres jeunes professionnels ?
Oui bien sûr. C’est une belle opportunité qui m’a beaucoup aidé dans mon développement. J’ai pu suivre de nombreuses formations et masterclasses. Mais la chose la plus importante que vous obtenez en faisant partie du programme est l’accès à un excellent réseau de jeunes professionnels. Malheureusement, le programme n’est pas accessible à tout le monde au Mali, principalement à cause des critères linguistiques et du coût financier du programme. Ainsi, dans le cadre du Réseau des Jeunes Professionnels de l’Eau et de l’Assainissement au Mali (AJPEA-Mali), nous essayons d’adapter le programme à notre contexte en assurant le tutorat de nouveaux employés ou de jeunes professionnels du secteur.
C’est formidable qu’en plus du réseau YEP, vous participez également activement à votre réseau local de jeunes professionnels.
Je continuerai à faire partie de l’AJPEA. C’est un bon moyen de partager mon expérience avec des jeunes du secteur WASH et qui n’ont pas l’opportunité de faire partie du programme YEP.
Merci beaucoup pour cette conversation. Permettez-moi de conclure en vous demandant s’il y a autre chose que vous aimeriez dire dont nous n’avons pas parlé ?
Une chose que j’aimerais développer un peu plus est la grande valeur du réseau YEP. Si je dois aborder un problème spécifique que je rencontre dans mon travail, je contacterai toujours mon réseau YEP en premier. Ce sont des collègues originaires, par exemple, d’Ouganda ou du Rwanda, travaillant dans un contexte opérationnel similaire, confrontés à des problèmes et des défis similaires.
